Les mobilisations communautaires et les marches de protestation ne faibliront pas tant que le Président Félix Tshisekedi n’arrêtera pas l’octroi des licences d’exploration du pétrole dans les parcs de Virunga et Salonga. Tel est le mot d’ordre d’une centaine de  leaders d’organisations de la société civile et d’activistes congolais lors d’une marche de protestation organisée le 10 Août 2019 à Kinshasa.

Pour ce groupe de jeunes protestataires, pas question de laisser les compagnies occidentales agissant en complicité avec les autorités politiques détruire la riche biodiversité et les fragiles écosystèmes du Rift Albertin par l’exploitation du pétrole. Dans les messages adressés pour la circonstance à la présidente de l’Assemblé Nationale en présence des députés de la ‘Commission environnement, les jeunes ont rappelé les dangers qui pèsent déjà sur ces écosystèmes sensibles, et ont appelé les députés à jouer efficacement leur rôle dans la préservation de la biodiversité et le respect des accords internationaux de lutte contre le changement climatique en votant des lois appropriées et en veillant à leur mise en application par l’exécutif. 

‘’En autorisant l’exploitation du pétrole dans Virunga et Salonga, le gouvernement déclasserait ainsi ces parcs légendaires, inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en même temps sites RAMSAR, et nos enfants n’auront pas la chance de connaître la biodiversité impressionnante et les espèces rares qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde’’, a déclaré André Moliro, organisateur de 350.org en RDC. Les communautés riveraines ainsi que la société civile locale en appellent au gouvernement pour le strict respect des lois de la République et des conventions internationales en matière de sauvegarde de l’environnement, de promotion et  protection des droits des paysans, d’investissements prioritaires dans les énergies renouvelables. Les communautés riveraines ainsi que la société civile congolaise exigent un arrêt immédiat du processus d’octroi des licences d’exploration du pétrole dans ces écosystèmes sensibles. Une pétition concernant notamment  le projet de désaffection d’une partie du Parc des Virunga et d’une autre partie du Parc de la Solanga, tous inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO et faisant partie des sites RAMSAR a déjà enregistré plus de 40.000 signatures. 

Pour rappel, le parc national des Virunga – le plus ancien d’Afrique – inscrit au au patrimoine mondial de l’UNESCO abrite 43% des espèces d’oiseaux d’Afrique, 27% des mammifères d’Afrique et plus de 10% de ses reptiles, amphibiens et plantes en plus de plusieurs espèces rares et menacées qui n’existent nulle part ailleurs dans le monde.