Dans son discours d’ouverture, la patronne de l’environnement a réaffirmé l’ambition du Président Félix TSHISEKEDI et de son gouvernement à travailler pour confirmer le leadership environnemental en se présentant à l’humanité comme solution naturelle dans la lutte contre le changement climatique.
“Notre monde fait face à beaucoup de problèmes dus à la crise climatique et nous avons besoin d’atteindre l’objectif d’atténuation, et pour ça il faut nécessairement arrêter d’utiliser les énergies fossiles au profit des énergies propres. Nous avons besoin de promouvoir la transition écologique car si on ne réduit pas les émissions actuelles d’ici 2030, il y a certains pays dans le monde qui vont disparaître”, a déclaré Mme ÈVE BAZAIBA, Vice-Premier Ministre de l’Environnement et Développement Durable en RDC.
Malheureusement, cette belle déclaration de la Ministre contredit la récente décision d’ouverture de 16 blocs d’exploitation de pétrole dans le bassin sédimentaire du Congo et les réserves naturelles de plusieurs sites protégés. La raison évoquée par le gouvernement est l’amélioration des recettes de l’État, en violation des accords signés pour la protection de l’environnement, l’ambition de devenir leader environnemental et la promotion des alternatives sobres en carbone dans la lutte contre le changement climatique. Aussi est-il nécessaire de rappeler que plusieurs parcs nationaux dont celui des Virunga, site du patrimoine mondial de l’UNESCO restent encore sous la menace de l’exploitation du pétrole à cause de permis d’exploration pétrolière accordés à certaines compagnies pétrolières dont Total, Soco et Efora.
Il n’est point besoin de rappeler, après les confirmations du GIEC, que le pétrole, le charbon et le gaz sont responsables de la crise climatique. Des combustibles fossiles qui causent d’énormes dégâts et préjudices en particulier aux communautés rurales et pauvres qui dépendent des ressources naturelles pour la plupart. C’est un vrai paradoxe que la RDC qui doit porter le message pour l’action climatique à la COP 27 dans quelques mois, décide de valider les projets pétroliers alors qu’on prétend être une solution naturelle à l’humanité face à la crise climatique.
Il urge pour la RDC de travailler sur les vraies solutions à la crise en promouvant des sources d’énergies durables et en les rendant accessibles aux communautés au lieu de prioriser les intérêts de l’industrie fossile en perte de vitesse. En tant qu’activiste militant en faveur de la justice climatique, nous appelons le Président Félix TSHISEKEDI à veiller au respect des lois en matière de protection de l’environnement adoptées en RDC, au respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris, et le renforcement de la politique de développement qui place au centre l’humain et les intérêts.
Bonaventure BONDO, Coordonnateur du Mouvement de Jeunes pour la Protection de l’Environnement MJPE-Asbl.