En marge de la COP25, l’ Association de Citoyenneté et de Développement Durable (AC2D) a procédé a des séances de sensibilisation sur les changements climatiques, ses impacts et les solutions locales a y apporter. Ces seances avaient aussi pour objectif d’evaluer le niveau d’information disponible en mileu universitaire et associatif.
A la Chebba, une région côtière dont la population vit principalement de la pêche et de l’oléiculture, l’AC2D a travaillé en partenariat avec l’Association des Fans de la Chebba “AFC”, une association locale très active en matière d’éducation environnementale et ayant à son actif des projets de protection des écosystèmes. L’atelier de sensibilisation s’est déroulé dans la cabane écologique de l’AFC qui est située dans une forêt côtière que l’AFC essaie de réhabiliter et protéger.
A Tozeur, une région continentale dont l’économie est basée sur le palmier dattier menacé par les CC, l’AC2D a collaboré avec l’Association La Ruche pour la Citoyenneté Active “, laquelle traite des sujets qui touche à la citoyenneté et à l’économie durable et regroupe plusieurs profils (des médecins, des agriculteurs, des enseignants, des étudiants, etc.) L’atelier a eu lieu dans son siège.
Lors des 3 ateliers, la thématique qui est revenue et pour laquelle le public a été unanime est celle de la rarete des ressources en eau. Les participants ont manifesté leur inquiétude quant à l’impact des changements climatiques sur leur quotidien, mais aussi leurs activités dans un milieu vivant déjà au deçà du seuil de 500 m3 par habitant (sécheresse). Le risque d’indisponibilité de l’eau pour l’usage humain et pour l’agriculture est percutant. Les participants ont aussi évoqué les problèmes qu’ils rencontrent dans leurs activités depuis plusieurs années déjà sans pour autant les lier aux changements climatiques (perturbation des cycles culturaux, propagation de certaines maladies, etc.)
Les participants ont aussi exprimé un besoin de formation sur les changements climatiques et leurs enjeux pour pouvoir y faire face et pour constituer une force de plaidoyer. Dans le même contexte, ils ont souligné que les solutions devraient émaner localement en concertation avec la population locale, en impliquant surtout les jeunes et en constituant des coalitions à plusieurs niveaux pour pouvoir peser sur les orientations adoptées par les autorités et imposer des choix sociétaux.
Enfin, un besoin de lutter pour une justice climatique et environnementale en raison du fait que les changements climatiques affectent plus les populations les plus démunies vivant en particulier en milieu rural où des mesures comme celle du recours à l’énergie solaire ne sont pas démocratisées. Par ailleurs, ces mêmes milieux disposent d’un savoir-faire ancestral dont les pratiques sont durables et pourraient être adoptées comme forme d’adaptation aux changements climatiques et généralisées sur un territoire plus large. L’absence d’étude sur l’influence des CC en milieu oasien a été particulièrement soulignée.
Au terme des ces seances, il est apparu que l’agriculture et la pêche sont parmi les secteurs les plus affectes par la crise climatique. Les partenaires de AC2D se sont convenus de mener une enquete de terrain auprès des agriculteurs et des pêcheurs des zones concernées (la Chebba et Tozeur) et de multiplier les formations sur les changements climatiques, ses impacts et les formes d’adaptation au niveau local, destinée aux acteurs locaux dans les régions de la Chebba et Tozeur.