Nous rejetons unanimement la mise en place des centrales à charbon sur nos territoires et sommes déterminées à aller jusqu’au bout pour faire barrière à ces usines de la mort, c’est notre crédo”. C’est en ces termes que s’exprimait  Monsieur Marcel Tere, représentants des communautés impactées par le projet de centrale à charbon à San Pedro (Côte d’Ivoire) au nom de la délégation qui s’est rendue en immersion de la lutte communautaire à Bargny (Sénégal), afin d’échanger et de renforcer les stratégies de lutte au niveau de San Pedro.

Cette visite fait suite à la décision des autorités sénégalaises de muter au gaz la centrale à charbon de Bargny, après plusieurs années de contestation et de lutte communautaire animées par les activistes locaux soutenus par des organisations nationales et internationales qui luttent en faveur de la justice sociale. L’objectif principal était donc d’aller à l’école des activistes de Bargny afin d’échanger et réfléchir sur la collaboration étroite au niveau sous-régional  entre les luttes au niveau de San Pedro et Bargny. Durant six jours, plusieurs discussions ont été menées avec les membres du Réseau des Associations pour la Protection de l’Environnement (RAPEN) sur les stratégies et tactiques de lutte, les succès et les échecs rencontrés. Des ateliers de formations ont été tenus par l’organisation Lumière Synergie Développement (LSD) sur le Mécanisme Indépendant d’Inspection et des visites de terrains été organisées afin de toucher du doigt les réalités présentes des impacts de l’érosion côtière et la pollution. 

Ainsi donc, encouragés par les résultats des luttes au niveau de Lamu (Kenya) et de Bargny (Sénégal), les activistes ivoiriens sont repartis plus que jamais motivés pour activer leur campagne “San-Pedro veut bien vivre” et dénoncer  ses multiples potentiels atteintes à l’être humain une fois que la centrale à charbon de San Pedro verrait le jour. Ils demandent au gouvernement Ivoiriens et ses partenaires de trouver les 700 MW à partir des sources d’énergies renouvelables. 

Cette mission a pris fin par une conférence de presse tenue au siège du RAPEN. Dans la déclaration commune lue par les représentants des deux groupes, les activistes demandent aux gouvernements sénégalais et ivoiriens d’écouter l’appel du peuple en prenant des actions urgentes basées sur des solutions durables et d’arrêter tous les projets de centrales à charbon et au gaz et d’orienter leurs choix vers les solutions énergétiques durables et non polluantes.