Le monde entier a célébré ce mercredi 5 juin,  la journée mondiale de l’environnement sous le thème de “la pollution de l’air”. L’édition 2019 est centrée sur la pollution de l’air, un problème mondial majeur avec plus de 7 millions de décès par an et 9 personnes sur 10 qui respirent un air pollué.

ONU  Environnement reconnaît que «la pollution de l’air est un tueur silencieux», tout comme les centrales à charbon dans le monde qui contribuent à cette pollution et aggravent la crise climatique. Une centrale à charbon rejette dans l’environnement 10 à 100 fois plus de radioactivité qu’une centrale nucléaire de puissance comparable (revue trimestrielle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique – Energy for Tomorrow – vol 42-2 – Juin 2000 – Page 45 ). Une centrale à charbon de 1000 mégawatts électriques émet 500 tonnes de métaux lourds toxiques dont 5 tonnes d’uranium et 13 tonnes de thorium par an (Le nucléaire : Un choix raisonnable ? Hervé Nifenecker – page 159). Certains scientifiques affirment que le charbon est plus nucléaire que le nucléaire! On estime qu’en 2015, la pollution atmosphérique des centrales à charbon serait responsable de 700.000 morts prématurés par an, dont 400.000 pour la Chine seulement (étude parue en mars 2019 dans la revue de cardiologie European Heart Journal). C’est un fléau non seulement pour les travailleurs dans la mine ou la centrale, mais aussi pour les populations et communautés environnantes qui se retrouvent exposées à des poussières de charbon et de silice cristalline, gaz toxiques dont le méthane, le sulfure d’hydrogène et l’azote qui se substituent à l’oxygène de l’air inhalé.

Partout dans le monde, des actions et mobilisations se multiplient contre ces “tueurs silencieux” et l’industrie qui les promeut.  Une industrie extractive et vorace qui n’hésite pas à détruire  même les écosystèmes sensibles à la recherche du profit. Une exploitation sauvage qui occasionne l’accroissement de  la pollution atmosphérique et des concentrations de CO2. gaz qui représente plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre.

A l’occasion de cette journee, les organisateurs locaux de 350.org se sont mobilises. En RDC, une marche de protestation a été organisée par une centaine de citoyens composés en majorité de jeunes pour non seulement exprimer leur désaccord avec les initiatives de désaffectation des aires protégées ou une de leurs parties au profit de l’exploitation du pétrole, mais aussi exiger demander l’arrêt immédiat du processus d’octroi des licences d’exploration du pétrole dans ces écosystèmes sensibles de l’est du pays. Les activistes congolais ont interpellé les autorités pour prioriser les investissements dans les énergies  renouvelables afin de promouvoir le développement durable de l’économie locale.

Au Sénégal, les membres du Réseau des Associations pour la Protection de l’Environnement (RAPEN) ont posé avec des des masques au visage pour exprimer leur profond désarroi face aux projets pollueurs qui menacent la santé et la survie des populations de Bargny. Ces populations souffrent de diverses sources de pollution issues de la plus grande usine de fabrication de ciment de l’Afrique de l’Ouest (SOCOCIM Industries), la centrale à charbon de Bargny ainsi que le projet du Train Express Régional.

Les membres du RAPEN ont ensuite organisé une séance de sensibilisation communautaire centrée sur  les dangers de la centrale à charbon et l’urgence de prioriser les sources d’énergie renouvelables non polluantes.


Auteur: Christian Hounkannou