C’est presque officiel – le gouvernement Ivoirien considère sérieusement l’abandon du projet de construction d’une centrale à charbon à San Pedro. Cette annonce a été rapportée dans une déclaration faite le 18 Novembre par le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable devant les députés en session budgétaire.
A présent, les communautés de San Pedro, la société civile environnementale locale et mondiale, qui se battent depuis des années pour l’annulation de ce projet controversé, exigent une déclaration officielle du gouvernement confirmant son abandon.
Le projet de construction d’une centrale à charbon de 700 MW à San Pedro a été proposé par le gouvernement en décembre 2016 dans le but d’augmenter la production nationale d’électricité. Juste après son annonce, les communautés locales, les organisations de la société civile ainsi que divers groupes et citoyens impactés se sont levés comme un seul homme pour s’opposer à ce projet aux conséquences désastreuses pour les communautés, les écosystèmes et l’environnement. Un projet qui violerait l’article 27 de la Constitution et qui va à l’encontre des engagements nationaux dans la réduction des gaz à effet de serre.
Plusieurs manifestations, ateliers de sensibilisation, débats publics et médiatiques, campagnes de plaidoyer à différents niveaux, partage de compétences et d’expériences avec d’autres militants du climat étaient quelques-unes des tactiques utilisées par les militants ivoiriens et les dirigeants communautaires soutenus par 350.org et ses partenaires pour garantir que ce projet de charbon soit enterré.
Entre-temps, les débats et les campagnes pour mettre fin aux centrales électriques à charbon – la plus grande source d’émissions de dioxyde de carbone au monde – ont bien avancé tant en Afrique que dans le monde, notamment à travers l’Accord de Paris qui a classé le charbon comme un investissement à risque et les récentes négociations sur le climat où pour la première fois de l’histoire, les politiques se sont mis d’accord pour mettre fin aux énergies fossiles, le plus grand ennemi de la crise climatique.
C’est sans doute cette volonté non seulement de respecter les engagements de réduction des gaz à effet de serre, mais surtout d’assurer un environnement sain et durable à la population ivoirienne grâce aux énergies renouvelables, qui aurait poussé les autorités ivoiriennes à envisager l’abandon de ce projet.
Cette décision historique ne doit pas continuer à alimenter rumeurs et spéculations. Elle doit être rendue publique et officielle par les autorités compétentes. C’est la principale demande de cette mobilisation sur Twitter ce vendredi. Nous exigeons vérité, transparence et redevabilité du Président de la République de Côte d’Ivoire et de son Ministre de l’Environnement et du Développement Durable.