La COP26 tenue du 31 octobre au 12 novembre 2021 a été marquée par l’absence des dirigeants de certains pays responsables de la crise climatique à savoir: Chine, Russie, Brésil et le blocage d’autres pays sur plusieurs décisions. Si l’Arabie Saoudite a été pointée du doigt comme le mauvais élève pour porter la responsabilité d’un échec possible des négociations, les États-Unis continuent de refuser d’assumer leur responsabilité historique et la France ne conçoit plus l’Accord de Paris que comme une rente pour son image, bloquant les négociations sur des points essentiels, en particulier sur les pertes et dommages. Une attitude extrêmement problématique, puisqu’il s’agit de négociations, donc du blocage de certains pays clés poussent d’autres pays à emboîter le pas, ce qui a conduit à des blocages sur l’un point majeur (les financements).

Nous entrons désormais dans le temps de la résolution, du dénouement. On débat pour savoir si “request” est plus ou moins fort que “urge”. Mais ce qui se joue désormais, c’est le démantèlement des éléments importants de l’Accord, de brouillon en brouillon. Ainsi, le premier brouillon de l’Accord mentionnait-il pour la première fois la nécessité de “sortir du charbon et des subventions aux fossiles”, mais le troisième brouillon ne parle désormais plus que “d’appeler les états à accélérer vers la sortie du charbon compensé et l’arrêt des subventions inefficaces”. Des pays qui comptent parmi les plus gros consommateurs de charbon refusent de s’engager, comme la Chine, le Japon, l’Australie, l’Inde ou les États-Unis. 

Au finish, l’Accord n’appelle plus les parties à sortir du charbon et des financements au gaz et au pétrole, mais leur demande simplement d’essayer de le faire rapidement ; à moins de compenser à la source les émissions de CO2. C’est très déprimant car derrière cette casuistique se jouent des vies, des centaines de millions de vies.

Nous n’avions pas que de mauvaises nouvelles: ce sont aussi une centaine de nations, représentant plus de 40% des émissions mondiales de méthane, qui se sont engagées à réduire drastiquement les émissions de ce puissant gaz à effet de serre d’au moins 30% d’ici 2030 par rapport à 2020. Certains pays comme la Pologne, le Canada, l’Égypte ou encore l’Ukraine ont signé l’engagement de mettre fin aux projets charbonniers d’ici à 2030, mais ceci ne suffit pas et les dates, il existe encore plusieurs incertitudes.

Par ailleurs, au moins 19 pays ont annoncé  s’engager à mettre un terme d’ici la fin de l’année 2022 au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone, parmi lesquels de grands investisseurs comme les États-Unis et le Canada. Les nations du G20 se sont récemment accordées pour cesser de soutenir les projets de centrales au charbon à l’étranger. Un autre engagement mémorable est celui d’un seul État. L’Inde s’est fixé comme objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2070.

Pour l’équipe de GPS West Africa et les Jeunes Vert Togo, c’est peu satisfaisant car on doit aller au-delà des promesses et passer rapidement à l’action.


Pedessi Esso, Coordonnateur de GPS West Africa