Alors que s’ouvre ce lundi à Madrid la 25ème édition de la conférence des parties à la convention cadre des nations unies sur les changements climatique (COP25), plusieurs centaines de jeunes africains se sont mobilisés à travers diverses manifestations pour exprimer leurs préoccupations et partager leurs attentes avec les négociateurs et l’opinion publique.
Cet engagement croissant des jeunes pour le climat depuis quelques mois vise à dénoncer à l’inaction climatique qui continue de faire des ravages sur le continent. Du Mozambique, au Cameroun, en passant par le Kenya et l’Afrique du Sud, la crise climatique se manifeste tantôt par des inondations dévastatrices, tantôt par des sécheresses extrêmes, entraînant ainsi famines et migrations suite aux températures qui ne cessent de grimper.
La jeunesse africaine dénonce le système néo-capitaliste basé sur la prédation des ressources et la recherche effrénée du gain de certaines multinationales qui pillent et détruisent constamment les écosystèmes naturels. La construction des centrales à charbon ainsi que l’exploitation du gaz et du pétrole, y compris dans les parcs et réserves naturels, se trouve au coeur de l’extractivisme sauvage. Les jeunes s’insurgent enfin contre la prise en otage de la COP par l’industrie fossile et demandent aux politiciens et négociateurs de faire le choix entre le peuple et les pollueurs.
“Les fossiles tuent l’environnement”, “Non à l’exploitation du pétrole dans les Virunga” pouvait-on lire sur les messages des jeunes Kinois ce vendredi 29 novembre. A Nairobi, tels slogans tels que “Boutez les pollueurs hors du continent” ou encore “Bâtissons une Afrique sans fossiles” dominaient les messages des jeunes militants réunis à l’occasion de la célébration de Saint François d’Assises, patron des écologistes. Des mobilisations similaires se sont déroulées à Freetown (Sierra Leone) et à Kampala (Ouganda) pour attirer l’attention des décideurs sur les dangers que pose le dérèglement climatique sur les populations africaines.
Les actions observées le weekend dernier aux quatre coins du continent s’inscrivent dans une vague régionale et mondiale de mobilisations qui depuis des mois réclame une action climatique urgente à la mesure du danger que court notre planète. Les jeunes militants, soutenus par les syndicalistes, les leaders religieux, enseignants, parents et citoyens ordinaires réclament ardemment que les pays les plus responsables du dérèglement climatique prennent les devants dans les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Pour rappel, les pays du G20 ont été responsables, en 2018, de 80 % des émissions mondiales de GES au moment ou les émissions cumulées de l’Afrique représentent à peine 5%. Selon ces militants, l’inaction climatique et les lenteurs des changements, vigoureusement dénoncés par le Secrétaire général des Nations Unies à l’ouverture de la COP25, conduiraient le monde à produire 120 % d’énergie fossiles (charbon, gaz, pétrole) de plus que ce qu’il faudrait pour limiter le réchauffement à 1,5° C.