Une attaque attribuée à des présumés rebelles du FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda) a coûté la vie à douze gardes du Parc National des Virunga et leur chauffeur vendredi dernier et fait trois blessés.
Cette attaque, l’une des plus lourde menée contre la plus vieille réserve naturelle d’Afrique, est survenue dans la localité de Rumangabo, près du quartier général des Virunga à l’est de la République Démocratique du Congo, non loin de la frontière rwandaise.
Le Parc National des Virunga offre une diversité de paysages exceptionnelle. Il couvre une superficie avoisinant 7.800 km2 et abrite une riche biodiversité faunistique et floristique dont l’espèce la plus célèbre reste les gorilles de montagne, une espèce en voie de disparition. Des milliers de membres des communautés riveraines dépendent également des diverses ressources du parc pour leur survie.
En plus d’être une zone d’action et d’incursion de plusieurs groupes armés qui opèrent à l’est de la RDC, les Virunga sont menacés par les opérations d’exploration pétrolière. L’État congolais avait dans un premier temps attribué aux entreprises Total et Soco des permis d’exploration avant que ces dernières ne renoncent aux opérations d’exploitation suite à une résistance locale animée par les communautés riveraines et la société civile locale et au tollé international suscité par de telles opérations.
Toutefois, ceux qui militent contre l’exploitation pétrolière dans les Virunga ne relâchent pas la pression devant l’appétit grandissant de nouveaux opérateurs. En mai 2019, une cinquantaine d’organisations locales et internationales ont interpellé le président Tshisekedi pour qu’il arrête immédiatement la nouvelle attribution des licences d’exploration pétrolière dans les écosystèmes sensibles du Rift Albertin, écosystème unique et hautement sensible classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Depuis 2018, 350.org est engagée aux cotés des communautés locales et des organisations de la société civile dans des activités de sensibilisation, mobilisation et plaidoyer visant à convaincre les autorités tant provinciales que nationales que le pays n’a pas besoin de recourir à l’exploration pétrolière pour satisfaire sa demande d’énergie, mais doit plutôt s’orienter activement dans l’exploitation des ressources renouvelables à faible coût et bénéfiques pour les communautés locales.