« Rien n’arrêtera notre détermination à faire opposition au projet de centrale à charbon de Bargny qui nuit dangereusement à l’environnement et aux communautés ». Tels étaient les propos de Fadel Wade, Coordonnateur du RAPEN, le Réseau des Associations pour le Protection de l’Environnement et l’ensemble des communautés présentes, à l’ouverture de la formation sur l’audit communautaire organisée par Natural Justice. Cette formation a réuni une cinquantaine d’acteurs et partenaires impliqués dans la campagne visant l’arrêt de la construction de la centrale à charbon de Bargny. 

Tout en insistant sur la veille citoyenne, la participation active à tous les niveaux dans tous les processus de prise de décision, notamment l’analyse critique des impacts environnementaux et sociaux observables du projet et l’examen minutieux par les communautés des dispositions réglementaires et juridiques du projet d’implantation de la centrale, cet audit communautaire est une des actions phares inscrite au plan d’action du RAPEN dans le cadre du renforcement des capacités communautaires dans les processus de prise de décision. 

Encouragés par la récente décision de la justice kenyane de suspendre le projet de construction d’une centrale de production électrique à charbon sur l’archipel paradisiaque de Lamu, combat mené par les organisations communautaires et environnementales, les activistes sénégalais veulent y croire aussi. “Nous n’avons jamais désespéré de voir un jour ce projet de centrale de Bargny complètement abandonné. Si les Kenyans ont pu le faire, nous le pouvons aussi, car il est de notre responsabilité de veiller au bien-être de nos populations, nos moyens de subsistance, notre écosystème et notre climat. Tout gouvernement soucieux du bien-être et de l’avenir de ses populations ne peut à l’heure actuelle investir dans les projets de centrale à charbon” a déclaré un des participants à l’atelier. 

Au-delà d’une simple formation enrichie par des travaux de groupes et discussions en plénières pour recenser/actualiser les impacts déjà observés de la centrale à charbon dans certains secteurs comme le foncier, l’environnement et la pêche, les participants se sont engagés à déposer une plainte contre l’Etat Sénégalais qui selon la constitution est garant du bien-être des populations et lui rappeler aussi que le Sénégal n’a pas besoin de combustibles fossiles pour atteindre son émergence mais il a juste besoin d’activer et accélérer la transition vers une économie basée sur 100 % d’énergies renouvelables.